Interview d’Anne-Charlotte Miot, Risk Mgt. & Fund Administration, Luxembourg
Présentez votre métier et la représentation de celui-ci au sein de l'organisation. Quels sont les grands temps forts de votre métier sur l’année ?
Je suis, depuis 2018, Dirigeante Agréée en charge du Risk Management et du Fund Administration et également Responsable de l'équipe "Asset Servicing" au sein de CA Indosuez Wealth (Asset Management). J’ai débuté ma carrière dans le Risk Management. Historiquement il s’agit d’une fonction occupée majoritairement par des hommes, ce qui est toujours le cas. Les femmes candidates à un poste en Risk Management sont encore largement minoritaires. Mais plus généralement, l’Asset Management est un environnement assez mixte : c’est le cas de l’équipe Asset Servicing et de façon globale de CA Indosuez Wealth (Asset Management).
La diversité et la richesse des projets que nous avons à traiter n'introduisent pas de saisonnalité particulière dans la gestion de mes missions. Le rythme est donné par les temps forts lors de la mise en œuvre des projets, de la structuration au lancement effectif d'un fonds d'investissement, par exemple, et parallèlement par le temps réglementaire.
Quel est votre parcours professionnel ? Comment avez-vous géré les différentes évolutions de votre carrière ?
Après avoir obtenu un MSc en Finance de Marché, j'ai débuté ma carrière en 2011 chez CA Indosuez Wealth (Europe) dans le département Gestion discrétionnaire en tant que Risk Officer. En 2014, une belle opportunité m'a été proposée : participer à la création de CA Indosuez Wealth (Asset Management) en tant que Responsable de la Gestion des Risques. Au gré du développement de la société, mon poste a évolué. J’ai tout d'abord rejoint le Comité de Direction puis pris des responsabilités plus large en tant que responsable du pôle "Asset Servicing" qui regroupe les fonctions de Fund Administration, de supervision des délégations, de suivi des commissions et des actifs des fonds et enfin de Risk Management. Ces évolutions de carrière ont notamment été possibles grâce au soutien de mes managers, qui ont cru en moi, m'ont poussé à évoluer et m'ont conseillée lorsque je rencontrais des difficultés.
En quoi être femme était un atout ou un handicap dans votre carrière ? Comment gérez-vous vie personnelle et professionnelle ?
Je n'ai pas, à proprement parler, rencontré de barrières en tant que femme. Les difficultés ou points d'étape j’ai eu à franchir dans ma carrière sont uniquement liés aux spécificités du métier et ne sont pas liés au genre. Le fait d'être une femme n'a donc été ni un avantage ni un inconvénient et je n'ai à aucun moment appréhendé les choses de cette manière. Jamais mes managers ou mes collaborateurs ne m'ont fait ressentir qu'être une femme avait une quelconque incidence sur mes fonctions.
Quel regard portez-vous sur l’évolution de l’entreprise en matière de mixité ? Concrètement, quelles initiatives prenez-vous au quotidien, avec vos équipes, pour avancer sur le sujet de la mixité ?
Mon sentiment sur la mixité au sein de la société de gestion est très positif et tout particulièrement parce que le genre n'est pas un facteur de choix concernant les évolutions de poste ou les recrutements. Dans mes équipes, je ne recrute pas un collaborateur plutôt qu'une autre en fonction de son genre ou pour atteindre une parité mais uniquement sur base de ses compétences. J'observe cependant que dans certaines fonctions, comme le Risk Management, nous avons une écrasante majorité de candidatures masculines ce qui par conséquent crée un biais dans le recrutement et contribue à maintenir la tendance actuelle.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes générations ?
Promouvoir la mixité n’est pas faire de la discrimination positive en cherchant à tout prix l’équilibre entre les hommes et les femmes. Cette mixité peut venir naturellement en donnant avant tout de l’importance aux compétences et à la valeur de chacun au sein d’une équipe tant au moment du recrutement que lors des évaluations et des choix d’évolution. Il est important qu’une femme ne soit pas défavorisée par son statut de femme et par les préjugés qui y sont attachés mais, à l’inverse, un homme ne doit pas non plus être discriminé au nom de la mixité. J'encourage les femmes à croire en leurs compétences et à se présenter aux postes qui les intéressent même si le milieu est perçu comme plutôt masculin.
14 mai 2021